Gustav Klimt
Sur les traces de Gustav Klimt au bord de l’Attersee et Vienne

Quand un maître du Jugendstil trouve l'inspiration dans la nature autrichienne

Un artiste libre entre Vienne et le Salzkammergut

Gustav Klimt, figure emblématique du Jugendstil et cofondateur de la Sécession viennoise, a marqué l’histoire de l’art par ses portraits dorés et ses motifs ornementaux fascinants. Mais au-delà des salons bourgeois de Vienne, c’est dans la nature du Salzkammergut – au bord du paisible Attersee – qu’il a trouvé un nouveau souffle.

L’Attersee, refuge créatif et havre de paix

Chaque été, Klimt quittait la capitale pour s’installer à Litzlberg, un petit village au bord du lac Attersee. Là, loin de l’agitation urbaine, il trouvait le calme nécessaire à sa création. Inspiré par les couleurs et les formes de la nature, il a réalisé des paysages d’une intensité presque méditative – des œuvres où l’eau, la lumière et les arbres vibrent d’une énergie florale unique.

Gustav Klimt
nés :14 juillet 1862 à Baumgarten près de Vienne
décédé :6 février 1918 à Vienne
Formation :Université des arts appliqués de Vienne (1876-1883)
Mouvement artistique :Art nouveau, Sécession viennoise, symbolisme, art moderne
Œuvre célèbre :Le baiser

Les œuvres de Gustav Klimt

Biographie

Né à Vienne le 14 juillet 1862, Gustav Klimt incarne l’avant-garde de la peinture autrichienne.

Une figure clé du Jugendstil viennois

Gustav Klimt voit le jour à Baumgarten, dans l’actuel 14e arrondissement de Vienne. Peintre de génie, il devient le représentant le plus emblématique du Jugendstil en Autriche. En 1897, il claque la porte du Künstlerhaus et fonde, en signe de rupture avec les conventions étatiques, la Sécession viennoise – un mouvement artistique révolutionnaire, dédié à la liberté d’expression et à l’innovation esthétique.

Une inspiration croissante dans la nature

Vers la fin de sa vie, Klimt s’éloigne des salons et des portraits sophistiqués. Il se tourne de plus en plus vers la nature – son autre grande muse. Ses paysages, dépourvus de toute figure humaine, rayonnent d’une sérénité intemporelle. On y découvre une nature sensuelle, baignée de lumière, comme figée dans un été éternel.

Un art de vivre, entre plaisir et contemplation

Connu aussi pour son mode de vie hédoniste, Gustav Klimt savait savourer les plaisirs de la table et les moments simples. Son existence, à la fois intense et contemplative, s’éteint à Vienne le 6 février 1918 – mais son œuvre continue d’inspirer les esprits libres du monde entier.

Les muses de Klimt

Inspiration féminine ou projection artistique – les femmes occupent une place centrale dans l’univers pictural de Gustav Klimt.

Qu’elles soient modèles, confidentes ou partenaires, de nombreuses femmes ont marqué la vie de Gustav Klimt. Bien qu’il ne se soit jamais marié, il eut sept enfants issus de différentes relations. Sa muse la plus emblématique, Emilie Flöge – créatrice de mode et complice de longue date – partagea avec lui une relation profonde, empreinte d’intimité et d’admiration mutuelle.

Klimt vécut également plusieurs liaisons amoureuses passionnées, notamment avec Alma Schindler, alors âgée de 19 ans, qui deviendra plus tard l’épouse de Gustav Mahler, puis de Franz Werfel. Il entretint par ailleurs des relations intimes avec plusieurs de ses modèles, dont Maria Učická et Marie « Mizzi » Zimmermann.

Pour autant, son œuvre dépasse les aspects biographiques : à travers ses portraits stylisés, Klimt célèbre la féminité dans toute sa complexité – entre force, sensualité et mystère. Ses toiles révèlent une vision avant-gardiste de la femme : libre, expressive et profondément humaine.

Révolutionnaire de la mode viennoise

Emilie Flöge (1874-1952)

Bien plus qu’une muse : une créatrice visionnaire et femme d’affaires accomplie.

Emilie Flöge (1874–1952), célèbre pour sa proximité avec Gustav Klimt, fut avant tout une pionnière de la mode et une entrepreneure audacieuse. En 1904, elle fonde avec ses sœurs Pauline et Helene le salon de couture « Schwestern Flöge », installé dans la Casa Piccola, au 1b de la Mariahilfer Straße à Vienne. L’atelier, en plein essor, emploiera jusqu’à 80 couturières et comptera parmi sa clientèle l’élite bourgeoise viennoise.

Véritable manifeste de la Vienne moderne, le salon devient une œuvre d’art totale : de son identité visuelle à son mobilier, tout est pensé en collaboration avec la Wiener Werkstätte et des figures de proue du design autrichien, comme Koloman Moser et Josef Hoffmann.

Audacieuse, Emilie Flöge s’engage aussi pour une mode émancipatrice, en réinterprétant la silhouette féminine à travers le Reformkleid, une robe fluide et libérée du corset. Elle en fait une déclaration esthétique et politique, qu’elle incarne elle-même avec élégance, souvent associée à des bijoux signés de la Wiener Werkstätte.

L'Attersee : source d'inspiration

Un nombre incalculable de couleurs et de sons colorés émanent des milliards de fleurs à la fois aux parfums tièdes ou piquants, sucrés ou âpres.

Les villas de l'Attersee, où le peintre Gustav Klimt passait ses vacances d'été, témoignent encore aujourd'hui d'un passé prestigieux : les villas Orléans et Ransonnet sont devenues les hôtels Villa Weiss et Grafengut, la Villa Paulick propose des visites guidées et la Villa Polese, une résidence privée, ouvre régulièrement ses portes pour des lectures.

Gustav Klimt et l'Attersee

L’épicurien Klimt

Gustav Klimt appréciait les plaisirs de la table – sans retenue.

Selon ses contemporains, le peintre savourait chaque repas avec un appétit remarquable : « il prenait visiblement plaisir à ses plats copieux – deux ou trois portions de chaque mets – et lorsqu’il était invité, on prévoyait systématiquement deux assiettes supplémentaires pour lui. »

Le matin, on le retrouvait souvent à la Meierei Tivoli, près du parc du château de Schönbrunn, où il dégustait un café accompagné de Gugelhupf et de crème fouettée. Le soir, ses choix se portaient volontiers sur un rôti Girardi ou des ris de veau à la Tegetthoff.

Aujourd’hui encore, ces grands classiques de la cuisine viennoise se savourent dans les cafés historiques de la capitale – des lieux où l’on comprend aisément pourquoi Klimt, en bon vivant, leur était si fidèle.

Sur les traces de Klimt à Vienne

Admirer les œuvres de Klimt, c’est aussi explorer des lieux uniques : le Belvédère impérial, la Sécession viennoise, le musée Leopold ou encore la Villa Klimt, nichée dans un quartier calme de Vienne.

FAQs

Gustav Klimt était un peintre autrichien important, le représentant le plus connu de l'Art nouveau viennois et le président fondateur de la Sécession viennoise. Il est né le 14 juillet 1862 à Baumgarten, dans l'actuel 14e arrondissement de Vienne, et est décédé le 6 février 1918 dans le 9e arrondissement de Vienne.

Gustav Klimt aimait la peinture, les femmes et l'Attersee. Ses passions se reflètent dans ses tableaux.

  • Dame à l'écharpe violette (1895)

  • Pallas Athene (1898)

  • Portrait de Sonja Knips (1898)

  • Nuda Veritas (1899)

  • Judith I (1901)

  • Frise de Beethoven (1902)

  • Portrait d'Emilie Louise Flöge (1902)

  • Portrait de Gertrud Löw (1902)

  • Serpents d'eau I (1904-1907)

  • Portrait de Margarethe Stonborough-Wittgenstein (1905)

  • Les trois âges de la vie d'une femme (1905)

  • Adèle Bloch-Bauer I (1907)

  • Danaé (1907)

  • Le baiser (1908-1909)

  • Judith II (1909)

  • L'étreinte (1909)

  • Chemin dans le parc du château Kammer (1912)

  • Pommier I (1912)

Gustav Klimt passait sa villégiature d'été annuelle au lac Attersee et y a peint environ 50 de ses paysages. Parmi ceux-ci, on peut citer :

  • Chemin dans le parc du château Kammer

  • Église à Unterach am Attersee

  • Allée menant au château de Kammer

  • Maison forestière à Weißenbach am Attersee

Gustav Klimt a passé environ 16 étés à partir de 1900 dans la Villa Paulick à Seewalchen, qui porte le nom de son constructeur, l'architecte impérial et royal Friedrich. Friedrich Paulick, maître ébéniste de la cour, et dans la pénombre de laquelle on se sent encore aujourd'hui transporté à l'époque impériale.

Klimt a passé l'été 1914 dans la maison forestière de Weißenbach, à l'extrémité sud du lac Attersee. Il a immortalisé son lieu de villégiature dans deux tableaux.

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