Une journée en compagnie de Mozart

Démarrons notre journée sur les traces de Wolfgang Amadeus Mozart sur la Stephansplatz. Il est neuf heures du matin, le soleil brille, et les cochers préparent déjà leurs calèches pour les promenades de la journée. C’est ici, dans la cathédrale Saint Étienne (Stephansdom), au cœur du centre-ville, que Mozart a épousé Constanze Weber, mais aussi fait baptiser ses enfants. Laissons la cathédrale derrière nous et déambulons dans la Kärntnerstraße et la Himmelpfortgasse jusqu’au Café Frauenhuber. Derrière les portes de cet agréable café typique de Vienne, se trouvait autrefois une salle de concert, Jahn’sche. Mozart y a donné de nombreux récitals, à l’époque en tant que pianiste. Aujourd’hui, les maîtres d’hôtel aux petits soins avec la clientèle dans leur frac élégant sont les ambassadeurs du charme classique à la viennoise.

En rebroussant chemin en direction de la cathédrale Saint Étienne (Stephansdom), nous voici devant la Maison de Mozart à Vienne. Le grand musicien a longtemps vécu au numéro 5 de la Domgasse, dans le I^er arrondissement. Ce n’est pas sa seule maison à Vienne, mais il s’agit de la seule à avoir conservé son aspect d’origine. Wolfgang Amadeus Mozart y coula peut-être ses jours les plus heureux. C’est en tout cas dans cette maison qu’il a séjourné le plus longtemps. Il y trouva également l’inspiration de son opéra Le Mariage de Figaro. Cette bâtisse construite sur trois niveaux, là même où le génie de la musique créa certaines de ses œuvres mondialement célèbres, nous offre aujourd’hui la possibilité d’imaginer son quotidien. De nombreuses pièces dans lesquelles Mozart vécut autrefois ont conservé leurs plafonds en stuc et leurs fresques murales de l’époque, comme autant de fenêtres sur le passé.

La Maison de la musique se trouve à quelques pas de la maison de Mozart. Le bâtiment qui abrite aujourd’hui le musée du son constitue également le berceau de l’orchestre philharmonique de Vienne. Son créateur, Otto Nicolai, y a habité, ce qui explique pourquoi le Musée de l’Orchestre philharmonique de Vienne s’y trouve également. La mission du musée du son est de faire aimer la musique classique au grand public en lui livrant des clés de compréhension et en partageant son ouverture d’esprit. Une approche ludique – et des dispositifs d’exposition innovants et interactifs –, nous invitent à participer et à découvrir notre propre musicalité. Pour l’une de ses élèves pianistes, Mozart a mis en musique l’alphabet et attribué un son à chaque lettre. Grâce à cette trouvaille, nous pouvons entendre à la Maison de la musique la mélodie de notre prénom, telle qu’imaginée par Mozart. La mélodie célèbre de la Petite musique de nuit et de ses autres chefs-d’œuvre nous accompagne pendant toute la durée de la visite.

Après avoir découvert de manière ludique de nouvelles facettes de la musique classique, poursuivons notre chemin jusqu’à la dernière demeure du grand compositeur. Si Mozart gagnait confortablement sa vie de son vivant, il mourut ruiné. Il fut donc inhumé dans le plus strict anonymat au cimetière de Sankt Marx aux côtés d’autres inconnus, dans une fosse commune. Près de 70 ans plus tard, une plaque commémorative a été posée à l’endroit supposé de la tombe de Mozart, avant d’être déplacée au Cimetière central de Vienne. C’est là que nous allons à présent. Depuis le centre de Vienne et la Schwarzenbergplatz toute proche, il suffit d’emprunter la ligne de tram n° 71. Le trajet jusqu’au cimetière central est direct. On profite agréablement du paysage qui défile. Une fois au cimetière, d’une superficie de près de 2,5 km², le second d’Europe par la taille, auquel mène également une ligne de bus dédiée, nous rendons un dernier hommage à Mozart. Au milieu des tombes d’honneur, une vaste plaque rappelle le souvenir du génie de la musique et de son œuvre : entouré d’autres grands maîtres, notamment Ludwig van Beethoven et Gustav Mahler.

À la fin de cette journée riche en événements, ponctuée par les visites des lieux emblématiques de la vie du génial musicien, il est temps d’assister à un grand opéra : au Theater an der Wien, fondé par l’ami de Mozart, Emanuel Schikaneder. L’opéra se trouve juste à côté du célèbre marché aux puces. Schikaneder, le Librettiste de la Flûte enchantée, a été le premier directeur de cet opéra fondé en 1801. Après avoir été utilisé quelques années comme scène musicale il y a près de vingt ans, il a rouvert ses portes en 2006 aux amateurs d’opérettes, de vaudevilles et de concerts divers et variés.