Très tôt, les différentes influences musicales européennes ont convergé à Vienne, capitale de l’Empire des Habsbourg, à la confluence des cultures germanique, italienne et slave. Le premier opéra de l’histoire de la ville est donné en 1625 au palais de la Hofburg. Au cours du XVIIIe siècle, l’Autriche développe une très riche tradition musicale. Nombre de grands compositeurs − Beethoven, Mozart, Strauss, Schubert, Wagner ou encore Bruckner − vivent ou s’installent à Vienne et y composent leurs plus belles œuvres. Ils participent à la diffusion de la tradition musicale viennoise et autrichienne. L’Autriche est le seul pays au monde à réunir un tel vivier de génies. Les représentations ont lieu à la Cour impériale, où se montent très vite nombre de prestigieux spectacles dramatiques, lyriques et chorégraphiques.
L’Opéra tel que nous le connaissons aujourd’hui naît en 1810 lors de la séparation des répertoires : le théâtre est confié au Hofburgstheater, et l’opéra et la danse à la k. k. Hof-Operntheater (Théâtre d’opéra de la cour impériale et royale). Huit années séparent la pose de la première pierre de l’opéra en 1861 et son inauguration. Le bâtiment est l’un des premiers grands projets d’aménagement du Ring, le boulevard circulaire autour du centre historique de Vienne, mais son style néo-renaissance est vivement critiqué à l’époque. Le bâtiment est inauguré en 1869 par une représentation de Don Giovanni de Mozart.
Au XIXe siècle, Vienne devient la scène de multiples fêtes et de danses, préludes d’une forme d'opéra plus légère : l’opérette. Gustav Mahler, qui dirige l’opéra de 1897 à 1907 modernise et ouvre le répertoire sur les créations contemporaines. Sous sa houlette également, certains usages mondains disparaissent : la salle est désormais plongée dans le noir durant le spectacle et le chef d’orchestre tourne le dos au public.