Un été loin de la ville : des vacances typiquement autrichiennes

« Royales » au sens premier du terme. Dans l’Antiquité, les nobles familles quittaient déjà la ville durant les mois d’été pour gagner leurs domaines agricoles. Elles y étaient davantage poussées par la nécessité d’exploiter leurs terres agricoles et leurs propriétés, que de s’octroyer un répit.

À la fin du XIX^e siècle, les citadins fortunés se rendent à la campagne dans le but d’y apprécier l’air plus frais, les eaux limpides des lacs, la montagne et la forêt : l’aristocratie et la bourgeoisie aisée délaissaient leurs hôtels particuliers, situés au cœur des villes, au profit de leurs résidences d’été, à la campagne. Précurseur de cet exode, l’Empereur François-Joseph trouvait dans sa « si chère Bad Ischl » (telle qu’il la qualifia un jour, dans une lettre à sa mère) le calme et la détente auxquels le carcan du protocole officiel de la Cour viennoise l’empêchait de goûter.

Au début du XIXe siècle, Baden près de Vienne est devenue résidence impériale d'été, lorsque la cour des Habsbourg, sous l'empereur François Ier, y passait presque tous ses étés. L'empereur, grand amateur de musique, y organisait des soirées musicales privées et des concerts nocturnes, où la haute société se réunissait sous des températures douces. Ludwig van Beethoven et Franz Schubert faisaient notamment partie des invités.

Baden est aussi une ville thermale connue pour notamment sa plage de sable de style art déco. En flânant entre les jolies maisons de style Biedermeier, on pourra aussi s’arrêter au Café Central à Baden, une véritable institution de tradition datant de 1873.

Gustav Klimt a passé les mois d'été entre 1900 et 1916 presque uniquement à l'Attersee. Il y a trouvé des lieux de détente et d'inspiration artistique et y a créé un grand nombre de ses œuvres.

Le compositeur Gustav Mahler a également pu donner ici libre cours à sa créativité. En quatre étés, il a composé deux symphonies et plusieurs chansons. Afin de se rapprocher encore plus de la nature et de pouvoir travailler en toute tranquillité, le compositeur a fait construire au printemps 1894 un pavillon de musique directement sur le lac.