Schubert est le musicien viennois par excellence. Ayant passé toute sa vie à Vienne, la capitale autrichienne lui rend hommage aussi bien dans des circuits touristiques retraçant les lieux de sa vie quotidienne qu’à travers des actions culturelles : concerts et différents musées situés dans des endroits où le musicien a vécu. Et dans la région du Vorarlberg les Schubertiades (festivals entièrement consacrés à Schubert) qui ont lieu chaque année à Schwarzenberg sont les plus connues et les plus originales.
L’un des premiers musiciens entièrement indépendant, Schubert ne dépend d’aucun mécène. Il n’écrit que pour lui et pour le plaisir de ses amis, ses œuvres étant jouées lors des « Schubertiades », sortes de salons musicaux dédiés à ses musiques et aux poètes et intellectuels de son entourage.
Au milieu du XIXe siècle, dans les ruelles de Vienne, si vous aviez demandé aux passants ce qu’ils pensaient de Franz Schubert, nombre d’entre eux auraient probablement haussé le sourcil avec indifférence : « Franz comment ? ». en effet, sa renommée à l’époque ne dépassait pas son cercle d’intimes alors qu’aujourd’hui, son œuvre, et plus particulièrement ses lieder ont atteint la perfection et sont devenus un genre à part entière.
C’est à Lichtental que le virtuose naît, dans la banlieue de Vienne. Historiquement dénommée « Au crabe rouge », le premier lieu de vie de Franz Schubert se situe dans ce qui est désormais le neuvième arrondissement de la capitale viennoise, au 54 Nussdorferstrasse. (aujourd’hui un musée). Douzième enfant d’une famille qui en comptait 14 mais dont seuls cinq verront l’âge adulte, il est élevé dans un univers musical où ses talents de virtuose pourront pleinement s’épanouir.
Son père est un instituteur hautement respecté qui va lui donner ses premières leçons de violon, l’un des instruments de musique que Schubert finira par maîtriser à la perfection au cours de sa vie. Même chose pour le piano. À la paroisse familiale, il va dans le même temps découvrir les rudiments de l’orgue, de la basse continue mais également du chant, au point de devenir le principal soprano de l’église locale surnommée « Schubertkirche » à seulement onze ans. Un univers musical familial favorisant l’éclosion de son génie.
Il devient chanteur à la Chapelle Royale de Vienne puis il est l’élève de Salieri au Stadtkonvikt ce qui lui permet de découvrir les œuvres de Haydn, Mozart et Beethoven.
Sa courte vie, 31 ans, laisse néanmoins une œuvre importante de plus de 1000 créations écrites en moins de 20 ans, dont une grande partie alors qu’il n’était qu’un adolescent. De nos jours, ses Lieder, sortes de « mini opéras » composés sur des textes écrits par les plus grands poètes allemands, constituent la majeure partie de son héritage, faisant de lui le maître de cet art.
Avec plus de 1000 œuvres référencées dont 600 Lieder, l’héritage de Schubert est très riche. Parmi ses compositions, l’artiste a laissé une trace majeure grâce à des créations ayant fait sa renommée à travers les âges.
Cette œuvre rencontra un vif succès dès sa création, succès qui traversa les siècles puisque Stanley Kubrick reprit cet Andante con moto dans son film « Barry Lindon ». Entre grâce viennoise et mélancolie, ce « voyage intérieur » est une œuvre particulièrement riche, tout en reprenant les éléments de la facture classique. Dans ce trio, Schubert a eu le soucis de relier les différents mouvements entre eux de façon cyclique avec des rappels thématiques.
Le deuxième mouvement de ce quatuor reprend le célèbre Lied éponyme écrit 7 ans plus tôt. Ces œuvres au caractère poignant sont écrites à une période tragique de sa vie : il vient d’apprendre qu’il est atteint d’une maladie vénérienne lui laissant peu d’espoir. Il se consacre alors entièrement à son travail et laisse de nombreuses œuvres inachevées. L’ensemble de ce quatuor a un caractère dramatique, chacun de ces mouvements est dans une tonalité « mineur ». Ici la mort est acceptée « Ne crains rien, donne moi ta main, je suis ton amie » selon le texte du poème de Matthias Claudius utilisé dans le Lied. L’œuvre se termine par une danse de mort : une tarentelle.
Schubert compose Der Erlkönig en un après-midi, alors qu’il n’est âgé que de 17 ans. Ce Lied met en musique un poème éponyme de Goethe, qui évoque des thèmes romantiques comme la mort ou la peur. Le mode mineur utilisé par Schubert confère à l’œuvre une dimension sombre et dramatique. C’est l’un des lieder les plus célèbres du compositeur autrichien.
Les cygnes ont toujours un rôle important dans l’histoire de la musique classique. Schubert n’y échappe pas et place dans sa fin de vie, une ode à ces animaux grâce à 14 Lieder représentant un triomphe, seulement quelques années après sa disparation. Passionnelle, cette composition reflète parfaitement l’état d’esprit du compositeur viennois tout au long de sa vie et de son esprit romantique absolu.
Né à Vienne en 1797, Franz Schubert excellait dans tous les styles musicaux, mais avec plus de 600 lieder à son actif, ce prince du chant s’est taillé une solide réputation de compositeur le plus créatif de l’histoire de la musique, en particulier grâce à ses mélodies superbes. Il a mis en musique de nombreux poèmes, notamment Le Roi des aulnes de Goethe et Marguerite au rouet. Ses airs puissants, comparables à nuls autres, sont nimbés de mystère, de lumière et d’obscurité. Franz Liszt parlait de Schubert comme du « plus poète des musiciens ayant jamais vécu ».
La légende raconte que même en pleine nuit, Schubert portait ses lunettes pour pouvoir consigner ses idées dès son réveil. En dépit de sa disparition prématurée, à l’âge de 31 ans, il nous a transmis un répertoire de près de 1 000 compositions. « Composer est ma seule raison d’être », affirmait-il.
Aujourd’hui, Franz Schubert incarne la figure de proue du romantisme, au tournant du classicisme. À sa mort en 1829, ses amis firent ériger un mémorial en son honneur. « La musique a enterré ici un riche trésor et des espoirs encore plus beaux. » : l’épitaphe du poète Franz Grillparzer sonne toujours juste.
Schubert a passé sa courte vie (31 ans seulement) dans la ville de Vienne, et son héritage résonne encore dans ses rues. La capitale autrichienne continue de mettre en avant ce virtuose, à l’instar des autres compositeurs locaux majeurs, et nombreux sont les lieux viennois à rappeler l’héritage laissé par cet immense musicien compositeur.
« Composer est ma seule raison d’être. »
Romantique absolu, à l’image de ses Lieder mettant en avant des poèmes musicaux, Schubert a toujours eu un faible pour l’ensemble des arts, y compris le théâtre qui le poussera à composer plusieurs opéras. En pleine force de l’âge, des Schubertiades étaient organisées en l’honneur de ses créations, où de nombreuses réunions musicales privées rejouaient les œuvres du compositeur. En sa présence ou non, ces événements étaient une ode à l’amour et à l’art musical.
Abandonnées à sa mort, ces réunions ont revu le jour au 20e siècle, sous forme d’hommage. Aujourd’hui, les Schubertiades représentent des rendez-vous majeurs pour certaines villes, spécialistes dans l’art d’organiser ces grandes célébrations musicales en hommage à l’un des plus grands compositeurs de l’histoire.
« Mozart et Beethoven ont rejoint le paradis - Schubert y a vu le jour. »
- Oskar Werner, acteur autrichien -
Il fut un temps où l’on jouait la musique de Schubert uniquement dans le cadre feutré de soirées privées, devenues célèbres sous le nom de Schubertiades. Schubert était probablement aussi à l’aise en compagnie de ses amis qu’il était timide en public. Les participants dansaient, chantaient, jouaient aux devinettes, buvaient et déclamaient des poèmes, tandis que le musicien, assis au piano, jouait sa dernière œuvre.
Donnés au cœur d’un décor alpin ou sur une scène plus inattendue, les concerts du compositeur ont conservé aujourd’hui leur authenticité.
Suivre ses traces à Vienne fait partie des incontournables. Voyager à travers l’Autriche, à la manière de Schubert procure un plaisir infini. Choisissez vos endroits favoris et planifiez votre parcours.
